MAUX D'ELLES
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Parlons peu, parlons mâles...
 
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 Flora

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Loula
Flora
mimidup
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mimidup
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mimidup


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MessageSujet: Flora   Flora EmptyMer 23 Nov à 20:45

Hum ! miam ! miam...
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Flora




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MessageSujet: je sais pas quoi écrire ici .........   Flora EmptyMer 23 Nov à 21:08

idem ici ....... juste ciel ! ce blanc m'envoie des étincelles dans les yeux, blocage total ....... dis un truc Flora, n'importe quoi, oui un truc, vite .... je suis une femme ! piouffffffffffffff juste à temps mon écran se met en veille ......
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Flora




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MessageSujet: Re: Flora   Flora EmptyMer 23 Nov à 22:43

Elle joue les femmes libérées ! Oui, comme je vous le dis. Elle fait du sport. De la musculation exactement et elle n’est pas gênée d'y croiser les 18-20 ans. Il vous faudrait la croiser la Nanaïs sur le chemin direction la salle de gym ! Elle est hyper-libérée ! Elle y va à pied, le sac de sport qui se balance sur l’épaule. Elle marche longtemps, au moins 5 minutes ! Mais ceux qu’elle croise ne le savent ça ! Nanaïs femme libérée !

Elle a refusé le survêtement usagé avec les élastiques en bas et le maillot déformé. Elle y va comme à son premier bal. Elle a enfilé un futal qui moule mais qui cache pas les rondeurs, alors autour des hanches elle a serré un foulard en dentelle, ça ne fait pas sport, mais la dentelle ondule autant que Nanaïs, un brin orientale, un zeste reine de Saba ! Les bracelets de pacotilles argentés lui donnent le rythme et à chaque pas elle entend : Aïcha, Aïcha écoute-moi …. Mais Nanaïs, femme libérée n’écoute pas. Et même si elle en rêve d’un tellement je t’aime je rêve de toi, à la folie, Nanaïs ne veut pas que les larmes tracent des sillons sur ses joues maquillées.

Femme libérée, sans fumer le joint, elle mâche un gum au goût si fort qu’elle tousse un peu, elle fait travailler sa bouche rouge baiser. La Nanaïs n’a peur de rien, pour ne pas faire frisotter ses cheveux lisses, elle a eu le culot de se faire deux nattes qui lui chatouillent le cou.

Elle arrive enfin Nanaïs, elle se la joue « habituée j’ai fait ça toute ma vie ». Elle baisse les yeux et d’un coup t’as Zidane assis près d’elle sur le banc. Elle enfile ses baskets et Zizou lui souffle à l’oreille, la gauche d’abord, toujours ! Presque prête, la peur au ventre, elle oublie Guy Roux et se love avec Lizzarazu sans son petit lu mais le quart de cristalline sous le bras. Nanaïs, femme libérée, claque des dents au rythme de we are the champion, Rocky lui tient la main et glisse la serviette sur son épaule.

C’est le moment. Il ne faut pas faiblir. Des bises s’envolent dans la salle, elle tend des mains aussi en serrant un maximum, elle ne se la joue pas caramel ! Nanaïs doucement s’échauffe. Pas trop vite sermonne le prof, mais là elle s’éclate la Nanaïs. Elle a la rage, la peur, l’envie, le besoin, le « poussez-vous ou je tue quelqu’un » Le prof, bénit soit lui et ses soixante balais qui rassurent Nanaïs, plutôt qu’un bronzé ultra violet and the tablettes de chocolat. Son pépé gentil annonce la couleur : allez les abdos ! Trois séries de douze. Nanaïs libérée mais n’est pas une dégonflée. Elle fait celle qui oublie de compter, les 12 deviennent des 20, finissent en 10 et en 6 pour mourir comme une baleine échouée sur la rive.

Nanaïs s’en va, le cours est fini. Elle crache son gum comme un homme qu’elle n’est pas. Elle pense qu’on a reculé l’endroit où se trouve sa maison, les 5 minutes deviennent une demi-heure et là, elle ne s’en fout pas la Nanaïs. Faudel et Zizou l’ont lâchée les salauds. On croirait qu’un élastique est tendu devant elle, au lieu d’avancer, elle recule. Elle est loin la Nanaïs libérée, son sac pèse une tonne, mais plutôt crever que sortir son portable comme ça, en plein milieu de la ville. Le côté ringard fait surface et négatif pour se coller ce truc à l’oreille. C’est pour les urgences. Il n’y a pas urgence, c’est trop tard, morte la Nanaïs. Nanaïs pleure, on lui a bougé sa maison de 10 km. Enfin, son gouvernement est là, juste à la porte, elle voudrait hurler sa joie. Mais d’un coup Nanaïs se libère vraiment, les jambes en coton file sous la douche. Nanaïs réfléchit pendant que l’eau chaude la lave et la sort de la peau d’une lolita qu’elle ne sera jamais. Elle réfléchit. Elle n’a pas rêvé. Là-bas, dans la salle elle a bien dit : salut tout le monde, à lundi ! Oui c’est ça ! A lundi !

Et Nanaïs, hurle : lundi c’est demain !!!!!!!!!!

Etre une femme libéré, c’est pas si facile, mais on peut essayer de recommencer. Si Faudel est sur son chemin, pourquoi pas ?
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Loula
Tout hou !
Loula


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MessageSujet: Re: Flora   Flora EmptyJeu 24 Nov à 19:07

T'es écrivain toi ?



geek
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Flora




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MessageSujet: Re: Flora   Flora EmptyJeu 24 Nov à 21:43

non je suis une femme
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PeterCogen
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MessageSujet: Re: Flora   Flora EmptyJeu 24 Nov à 22:23

Mais !

Mais c'est que je m'y attache, à la Nanaïs !

Je viens demain, moi qui hais les salles de gym...

Ou du moins, euh, bon, je serai dans le tabac d'en face.

(Je me la racontais un peu trop, sur ce coup.)

Il y a une suite, hein ?

Je la veu eu eu eu x !

cat
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mimidup
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MessageSujet: Re: Flora   Flora EmptyVen 25 Nov à 2:15

Un texte vrai et fort comme tu sais les faire Flora.

Merci pour ce plaisir du partage.
Très tendrement.

I love you Mimi
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Flora




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MessageSujet: Re: Flora   Flora EmptyVen 25 Nov à 23:24

une femme debout, une femme couchée ........

C’est un cancer !


Un cancer, et après ?


Le cancer, un plus ?


Si vous n’êtes pas heureux dans l’instant, quand le serez – vous ?




C’est un cancer !


- « …………. »

Verdict du médecin.

- « Cancer à ‘‘quatre – vingt dix neuf pour cent’’ de chances, si l’on peut dire ! »




Arrêt brutal du cours des choses, des pensées, des paroles.

Silence.

Nuit.

Cœur en morceaux.

Continuer à respirer.

En façade, faire la forte.

En sourdine :

- « Quelle mère me prendra dans ses bras ? »

- « Quelle Marie - Madeleine me lavera les pieds ? »




Je ne parviens à y croire.
La certitude entière me fait peur.

Je vois l’esprit qui s’enflamme, qui accélère, qui explose, qui serre le ‘’un pour cent’’ invulnérable.
Je vois les visages des premiers informés se défaire sous la bombe sonore, sombrer dans la tristesse.
L‘activité mentale se désenfle.
Ne reste en vie qu’une idée, la plus noire.

D’un seul coup d’un seul, toutes les peurs, les petites peurs quotidiennes se sont évanouies, se sont comme cachées devant l’énorme monstruosité qui a surgi.

J’avais un doute avant ce diagnostic, un doute grain de poussière.

Maintenant, il me faudra rêver, penser, écrire, dormir avec la présence, avec la malédiction.
Immergé dans un ailleurs.

Confronté au désespoir.

J’ai toujours détesté les hôpitaux.
Ils me mettent mal à l’aise.
L’attente dans les couloirs ! Les blouses blanches qui uniformisent !

Les bienveillances, les sourires, les attentions qui prouvent votre maladie !

A quoi bon me pencher sur ce ressenti ?

Le décor est désormais posé.
Ma vie ordinaire s’arrête ce jour.

A douze heures trente.
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Made
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MessageSujet: Re: Flora   Flora EmptySam 26 Nov à 1:24

je suis bouleversée Flora
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Flora




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MessageSujet: Re: Flora   Flora EmptySam 26 Nov à 17:41

merc pour les instants donnés à me lire
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Flora




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MessageSujet: Re: Flora   Flora EmptySam 26 Nov à 17:50

à mon petit fils tout beau tout neuf

La rose m’a été contée et si joliment que mes yeux riaient

Le bleuet est venu mourir à mes pieds que mes larmes s’en souviennent.

La violette a grisé mon cœur et m’a emprisonnée dans son histoire à deux je t’aime et t’aimerais toujours même encore.

La mer a joué sur mon ventre avec les vagues, il y a eu deux marées pour deux enfants du soleil, près d’eux, haletante et peureuse toutes les nuits de lune et même sans..

Je croyais tout connaître, je n’en étais pas sûre. Je disais peut-être, bien sûr et pourquoi pas.

Mais je l’ai vu ! Croyez-le ! Comme dans la chanson, je l’ai vu naître le coquelicot sur son rocher.

Comme il est beau !
Comme il est fier !
Comme il est fort !


Là, debout sur son rocher, mon merveilleux coquelicot s’ouvre à la vie.

Du sable, de la terre, l’amour peut se nourrir de tout et même jaillir à fendre un rocher.

Moi qui croyais avoir tout connu, mon coquelicot sur son rocher va tout m’apprendre !
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Jeanne
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MessageSujet: Re: Flora   Flora EmptyDim 27 Nov à 12:08

Oh que c'est beau ! merci de nous donner à lire ces splendeurs Flora ! Very Happy
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Flora




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MessageSujet: Re: Flora   Flora EmptyDim 27 Nov à 16:18

des extraits, en vrac, mots jetés avec la peur de continuer, j'écrirais encore, peut-être pas, mots qui étranglent, mots qui tuent, comment bien écrire avec du laid, des odeurs pestinentielles ?

papa ..... j'ai tombé à l'école et pis papa j'ai bobo pis en plus j'ai très pleuré beaucoup ........ papa !!!!

papa est là, non non je touche pas, je regarde ..... ha oui c'est un gros bobo ça, je vais te mettre du rouge tu veux ?

Oui du rouge mais faut souffler papa .....

que je suis bête, oui je vais souffler, bouge pas ma nini je souffle, je souffle encore ?

Non ayait, mais ça fait quand même bobo papa .... papa .........

qui t'as fait ça nini ?

je sais pas, j'ai couru vite et voilà papaaaaaaaaaaa

pleure pas nini, écoute-moi. Tu en auras d'autre des bobos ...

comme le clou sous mon pied ?

Oui un peu comme ça, mais je serais là nini, papa sera toujours là, et je soufflerais, toujours ....

y va grandir mon pied ?

Oui et l'autre aussi !

papa, tu me couperas toujours mes ongles du pied, ça fait plus mal que tous les bobos ça .......

je serais là, nini, je serais là, toujours ...........

*****************************************

J’entends encore les suppliques de mon homme ! Mon homme ou mon gouvernement comme j’aime l’appeler. C’est le seul que j’autorise à m’appeler mon bébé en faisant un rare détour par un : « t’es con toi » ! Et même ce mot grossier c’est du miel sur sa bouche. Je vais lui céder, j’irais passer cet examen. Oui chéri je prends rendez-vous, oui je le fais tout de suite ! Il ne me croit pas l’indien dans ma vie, il s’empare du téléphone et comme tout bon gouvernement qui se respecte s’en va sonner le clairon dans la famille « j’ai mal là, c’est quoi donc docteur » ? C’est vrai que Dame Santé jusqu’à présent n’a pas eu beaucoup de temps à me consacrer. Pas moyen de la joindre. Il a plu sur moi des maladies. De la banale à la très rare, en passant par celle qui n’est pas grave, qui fait mal, mais que l’on ne soigne pas ! Il pleuvait sur moi et moi comme tous les gens plutôt optimistes je n’avais jamais de parapluie.

Je trouvais que mon optimiste grandissait car je vivais avec les enzymes et une sainte horreur d’aller les exposer chez le docteur. Je me disais : « ça va déranger le monsieur et m’emmerder très fort » ! L’exaspération faisait un drôle de regard à mon homme. Dans ces moments là il me regardait, les yeux noyés d’interrogation, stupéfait que ça tombe encore sur sa femme, il ne croit pas aux mauvais esprits mais il pensait que la malchance avait pointé sa zapette de mon côté, et que les programmes se comptaient à l’infini.

Le rendez-vous pris, l’homme de ma vie semble être revêtu de la cape de Zorro, celle de superman, bref il a un pouvoir, celui de me faire obéir, je croirais presque entendre « non mais sans blague ! »

Je pense à ça quand je pose ma poitrine nue sur la plaque de l’appareil de radiologie. C’est froid ce truc. Je n’aime pas mes seins pressées sur la paroi, ma joue qui fait de même et mes bras soulevés, loin du corps. Je suis un pantin. Je rouspète en silence que déjà j’offre mon profil, ça résonne dans la pièce : « respirez, bloquez, ne respirez plus, respirez » Elle est bien fatiguée la voix, elle traîne toute la misère du « c’est toujours la même chose, je suis crevée et vivement ce soir. » On m’invite à descendre, direction cabine, je dois attendre les seins à l’air, des fois que j’ai bougé, que la machine a eu un hoquet, on doit toujours attendre jusqu’au fameux : « Rhabillez-vous, allez dans la salle d’attente on vous apporte les résultats » C’est dit sans respirer. Une voix de robot, à oublier que c’est un humain qui bouge devant moi et que le moteur de l’individu risque de se casser. Entre cette femme et moi n’existent que probabilité, facteur chance. Nous traçons chacune notre route, qui sait si elle ne va pas avoir ce soir un accident de voiture et mourir sur le coup.

Comme ça grille dans mon cerveau ! Mais tous ces chassés-croisés de blouses blanches semblent immortels, des anges quoi ! Nous avons nos plumes noircies, les immaculés ne peuvent être malades ! En salle d’attente j’imagine la radiologue la poitrine pressée sur une plaque, c’est impossible !

Mon homme me sort de ma rêverie, son bras autour de mon cou. Cette manie qu’il a de serrer si fort, il m’étrangle. Depuis son premier je t’aime, j’ai le droit à ce bras qui enserre mon cou, m’étrangle ! Je hausse le ton en signe de détresse, lui monte le volume pour s’excuser ! Vingt ans qu’il s’excuse de m’étrangler. Il me secoue d’un formidable : alors !!!!!!! Je contre avec un : rien, faut attendre, il re-charge avec un : On ne t’a rien dit, j’essaie de conclure avec mon : Le médecin regarde la radio. Mon homme a le mot de la fin : ça c’est bien passé ? Je le regarde, j’adore ses yeux boule de gomme. C’est une simple radio des poumons pas une trépanation.

Notre nom de famille résonne. A nous de chercher la blouse blanche qui vient chercher son client, une enveloppe dépasse des têtes des autres patients. Par ici, c’est nous. Voilà, rien à payer, c’est fait, on nous le confirme, on peut rentrer chez nous. Je sais que nous devons faire un crochet par le pneumologue. Je ne vais pas lui dire à elle, elle s’en fou que je rentre chez moi ou que j’occupe encore les locaux. Un petit quart d’heure d’attente. On se faufile vers la sortie et direction les consultations.

C’est cet instant qui va s’imprimer à jamais. Il est plus fort que tout ce qui va suivre. Il est celui que j’aurais enfoui le plus profond possible, quand il ressurgira je serais comme un animal, je hurlerais comme un loup, je serais fauve et toute une nuit je répèterais inlassablement : POURQUOI ?

C’est mon homme qui pousse la porte, ô temps suspend ton vol, je passe devant. C’est au ralenti. Tout se ralentit. Je ne sais pas encore que dans moins de trois secondes je verrais mon mari se figer par la peur. Nous débouchons sur un petit réduit, les escaliers devant nous. Mon mari sort la radio de l’enveloppe. Pour le meilleur et pour le pire, nos regards vers la même chose : cette tâche blanche qui s’étale au milieu du reste qui est noir. Je regarde Alain, mon homme redevient Alain, Alain est très blanc, la mâchoire crispée. Je le regarde comme s’il mourait sous mes yeux. Il m’appelle : bébé ….. c’est un souffle, à peine un murmure,
bébé ……..

Le bébé ne regarde que Alain. La tâche, oui, elle est là. Je n’ai aucune réaction. Je n’en aurais pas avant un bon moment. Je suis devenue sourde, mon instinct a bouché les écoutilles. Je marche, je parle comme avant. Je regarde mes mains, elles sont pareilles. Je monte les escaliers, Alain est toujours devant le cliché. Je rouspète un peu, nous avons un autre rendrez-vous, dépêche-toi, allez Alain …..Je vois des cernes souligner les yeux de mon amour, il sait, moi aussi. Il parle : rien n’est sûr. Je réponds : mais oui, rien n’est sûr, ça peut être plein de choses, allez on y va.

J’écris aujourd’hui. J’écris qu’il ne faut que quelques secondes pour que tout bascule. Un clignement de paupières, la tête qui se détourne à peine, un petit pas, un claquement de doigt et c’est l’explosion.

Il me faut continuer. Ecrire c’est se prolonger. C’est revenir au moment où tout allait bien, le sapin était fait, ma fille ne croyait plus au père Noël cette année. J’avançais. De bonheur en petits malheurs ma vie se traçait près de mes amours. Ma grande ferait Noël avec nous, avec celui qui lui ferait un enfant. Je pensais au menu, qui serait tout sauf un repas de fête. Pas de dinde chez nous. La tradition chez nous c’est les cadeaux, les enfants, on ne compte pas trop, on verra plus tard, Noël c’est une pause. Noël c’est la paix, une bougie que j’allume sur mon rebord de fenêtre, elle fait signe à la misère qui ne connaît pas de trêve. Ecrire c’est reculer autant que je veux l’instant cruel. Ecrire c’est l’imaginaire, mentir, gommer, recommencer. Ecrire aujourd’hui c’est sur moi, un éclat de ma vie, autant ne pas tricher, je le saurais vite, écrire c’est magique, c’est s’enrichir.

J’ouvre la première page, comme toute histoire il me faudra écrire la dernière tout en chassant de mes pensées que peut-être c’est un autre qui vous annoncera la fin.
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Shiny
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MessageSujet: Re: Flora   Flora EmptyMar 29 Nov à 4:47

Je lis ,je lis et je tombe sur toi qui écris si bien ce que beaucoup endure et ne peuvent exprimer.
Comment t'offrir un soutien on est tous tellement maladroit quand on parle de la maladie .....qui touche les gens qu'on aime...... j'aime énormément une amie qui est malade aussi ;à qui la vie oublie de faire des cadeaux aussi....j'aimerais te dire que je t'aime aussi ,mais ce serait peut-être prématuré ou mal pris....mais j'aime la façon dont tu écris !!!
Comme Made je suis touchée, troublée et bouleversée!!
Sois sûre de notre attention et de mon admiration!!!
J'aimerais te dire d'être forte et de ne pas lacher ;
Avec une baguette magique tout changer.... mes pouvoirs semblent inéxistants.....Mais on va pas te lacher petite fleur!!!
Des bulles d'amour @toi de tout
mon I love you
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mimidup
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MessageSujet: Re: Flora   Flora EmptyMar 29 Nov à 13:56

Totalement en accord avec Shiny.
Flora, reste avec nous ! I love you
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Flora
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