Aurore affligée

Aurore affligée

Le jour se lève finement sur mon chagrin
Miséreux de lumière, triste, inquiétant
Il apparaît habilement sans bel entrain
M’obligeant à sortir du sommeil angoissant

Atrocité, appréhension d’exister seul
J’hésite, pourquoi sortir de ce doux sommeil
La brume de mon réveil me fait un linceul
Me privant de vous, mon étoile, mon soleil

Des chimères immobilisent mon courage
Mon cœur fou résonne, ma conscience s’affole
Il me faut soudain émerger du marécage
Incertitude, malgré ce désir d’envol

Emprisonné de ma couche je ne peux crier
Ce sentiment qui fait atrocement souffrir
Adage de la vie que vous ne pouvez nier
Je dois hurler, ou demeurer là, et mourir

Ah Madame comment résister ce matin
Au ravissement de mon éternel amour
Mots avérés sur ce modeste parchemin
Vérité dette, sincérité sans détour

Aurore affligée, matin ténébreux perdu
Fontaine de larmes endeuillées par l’absence
Amour hallucinant, aux appels éperdus
Prémices délirantes à de la démence

Daniel Lefebvre,